Il fût un temps où la photographie servait à informer, à répertorier, à émouvoir.
Ensuite, le temps du souvenir a permis à notre coeur de recouvrir la mémoire.
Pour ma part, j'ai connu la photographie à 2 ans, en chambre noire.
C'est précisément à cet instant que j'ai vue, pour la première fois, la lumière jaillir de la noirceur.
La photographie revêt toujours le vêtement de la saison parcourue de notre dure labeur.
A l'époque de l'argentique, le procédé était divisé en trois parties.
Le révélateur : L'instant momentané de l'apparition.
Le bain d'arrêt : La fraction irréversible et rafraîchissante de la jonction entre la foi et le lâcher prise.
Le fixateur : le sceau de la décision.
La photographie est un medium fragile et puissant.
Ce medium a le pouvoir de changer l'inconscient et la capacité de modifier les penchants
Enrichie par sa lumière, elle capte le cœur de son auteur, sa vision, son émulsion.
A travers ses angles, il est factice de penser que nous ne sommes pas influencé par sa proximité inouïe.
Les temps changent avec les coeurs et les coeurs changent avec le temps.
L'I-nsufisance A-rtifice de notre époque absorbe l' A-uthenticité de l' I-nvisible profondeur de l'esprit.
Transformée par la vitesse de l'éclatement irréfléchi du train navigant sur l'eau, la photographie à maintenant la responsabilité abstraite de parfaire le tableau des valeurs de l'ego.
La photo, approfondie de la beauté ultime, réside dans la seconde silencieuse de l'émulsion.
Véronique.
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